Nous rejoindre dans la maison de Dominique

Il y a de multiples manières de vivre radicalement en chrétien. La vie religieuse dans sa forme dominicaine est un mode de vie qui met la fraternité en son cœur pour avancer dans la foi. Vivre en frère pour progresser dans la connaissance de Dieu et dans la connaissance de soi, pour se rendre plus disponible à l’Esprit et aux besoins du monde. La fraternité non pas comme utopie mais comme le lieu fondateur pour donner le meilleur de nous-mêmes. Le monde a besoin de la fraternité. Et vous ?

La vie communautaire

L’option de la fraternité se traduit par la vie commune, le quotidien partagé avec ses joies, ses difficultés et sa banalité. La vie avec d’autres exige que chacun s’y implique : on ne peut pas simplement en être spectateur. Cette implication se traduira par des services rendus à chacun des frères et aussi une disponibilité pour les services de l’Ordre et de la Province. Ces services concernent tant la vie quotidienne et matérielle, que le soutien moral et la solidarité dans les joies et les peines.

Le dialogue est fondateur pour la vie communautaire. Chacun est invité à échanger avec les autres, à confronter ses points de vue, à chercher avec l’autre l’accès à la vérité. Dialoguer exige bien évidemment l’écoute et le respect du point de vue de l’autre.

La vie communautaire requiert un vrai souci de l’autre tant de ses besoins que de ses questionnements, de ses soucis et de ses recherches. L’intérêt pour l’autre et son point de vue est une des caractéristiques de l’Ordre dominicain.

La vie communautaire est exigeante car elle décentre de soi. Elle est bienveillance a priori pour les frères. Elle passe par le partage des biens. Habiter ainsi une même demeure est la première prédication des frères.

S’aimer avec ses différences

Les frères dominicains ont choisi de vivre en frères dans des couvents de tailles diverses (de 3 à 60 frères en France). Ce choix amène à vivre avec des hommes d’âges et de cultures différentes, avec des points de vue différents sur le monde, l’Église et la théologie.

Les différences s’expriment à travers le dialogue, le débat. Cela peut parfois conduire à des divergences profondes. Et, cependant, c’est avec tout cela qu’il faut cheminer ensemble. Nos options différentes ne doivent pas nous empêcher de vivre la fraternité, de nous faire confiance. C’est un défi exigeant et beau, pas toujours facile à relever.

La mise en commun des biens Dans les Actes des apôtres, pour manifester la force de la Résurrection, les premiers disciples mettaient tout en commun. Par là, ils voulaient signifier qu’avec le Christ tout pouvait changer dans leur vie. C’est ce que nous voulons vivre dans chacune de nos communautés.

La mise en commun des biens, le choix de ne pas vouloir posséder pour soi, sont des manières de manifester notre confiance en Dieu et dans les frères pour notre vie quotidienne.

Cette mise en commun est le lieu où la fraternité ne peut pas se payer de mots et où les besoins de chacun interrogent tous. Cette gestion est exigeante et rencontre des résistances spontanées. C’est donc un domaine de conversion auquel nous appellent nos vœux et notre fraternité.

Chaque frère donne à sa communauté tous les revenus qu’il reçoit de son activité et tous ses biens. La communauté subvient à ses besoins en l’aidant à discerner ce qui est essentiel pour son chemin spirituel.

La prière communautaire

Les dominicains vivent ensemble et souhaitent prier ensemble. Cette prière est celle du chœur ; elle est chantée en lien avec l’Église universelle. La prière chantée et la liturgie ont une grande place dans notre tradition. Donner du temps ensemble pour Dieu constitue une attitude fondamentale de nos communautés. Cette prière trouve dans l’Eucharistie sa plénitude.

La prière est aussi personnelle. Chaque frère est invité à lire la Bible de manière continue et à méditer la parole de Dieu. Fidèles à saint Dominique, les frères aiment prier pour le monde et ceux qu’ils rencontrent. Un temps d’oraison commun est proposé par nos constitutions.

Enfin, chacun est invité à donner du temps pour une oraison contemplative où il s’agit de « laisser Dieu être Dieu en nous » et écouter le Seigneur dans le silence.

La dimension internationale de la fraternité

L’Ordre dominicain est international. Chaque frère a à cœur de partager la Bonne Nouvelle avec tous les hommes et toutes les femmes du monde.

Chaque province, pour favoriser ce désir et le rendre opérationnel, peut se voir attribuée, en dehors de son territoire propre, des lieux privilégiés pour agir, appelés des vicariats. La Province dominicaine de France a ainsi quatre lieux : le Monde arabe (Algérie, Égypte, Irak), la Dacie (Suède, Norvège, Finlande), l’Afrique équatoriale (Cameroun, Centrafrique et Congo) et les Pays baltes (Lituanie, Estonie, Lettonie). Dans ces quatre lieux, des frères cherchent à construire la fraternité évangélique et à prêcher la Bonne Nouvelle.

Dans ces vicariats vivent des frères de la Province, originaires soit de la région, soit de France. Ils tentent de vivre ensemble la force de l’Évangile qui pousse au dialogue inter-culturel et à contribuer, selon les compétences de chacun, à l’évangélisation. L’objectif est de fonder, dans ces pays, des entités autonomes.

Les communautés qui sont en France reçoivent aussi des frères venant de différents pays où la Province est engagée, soit pour collaborer à la prédication en France, soit pour des études spécialisées. L’internationalité est une caractéristique de la Province de France et une chance pour elle.

La formation initiale des frères va du premier cycle de philosophie au master de théologie. Cette formation, hors mis le stage, est repartie en huit années d’études en trois cycles : trois années de philosophie, trois années de théologie et deux années de Master en théologie.

Cependant si un frère a déjà fini son premier cycle de philosophie ou de théologie avant d’entrer au noviciat, la durée totale de ses études pourrait être réduite mais toujours en conservant au moins cinq années études et une année de stage.

La vie d’étude des frères ne se limite pas aux temps de formation initiale mais elle imprègne la totalité de la vie dominicaine (cf. LCO 76 à 83). Il y a en plus les études complémentaires et la formation permanente.

Une bonne manière de résumer la mission des dominicaine est de dire qu’ils s’évertuent à Louer, bénir, prêcher, avec un réel désir d’annoncer au monde la Parole de Dieu qu’ils contemplent et font l’effort de vivre.

Les activités apostoliques des frères du Vicariat provincila d’Afrique équatoriale sont très diversifiées et les mutations socio-culturelles de notre monde en appellent encore d’autres types de prédication. Citons ici quelques activités des frères:

Prédication de la Parole de Dieu : dans nos couvents, en paroisse, ou dans d’autres communautés religieuses ; lors de retraites, de pèlerinages (en particulier, le pèlerinage du Rosaire, à Lourdes) ; aumôneries de collège, de lycée et d’étudiants, de scouts, de groupes professionnels, d’hôpitaux et d’établissements spécialisés, de prisons… ; solidarité et prière avec les gens de la rue…

Prière et liturgie : célébration quotidienne de l’office divin et de l’eucharistie ; sacrement de réconciliation ; initiation à la prière et à la contemplation ; animation de groupes de réflexion…

Recherche et enseignement : principalement en théologie et en philosophie, mais aussi en d’autres matières, généralement universitaires (droits de l’homme, Banque, agronomie, …); au sein de l’enseignement catholique ou d’État, mais aussi au sein de petits groupes de travail ou de réflexion ; publications dans diverses revues ; conférences et rencontres ouvertes au public dans chaque couvent ; centres œcuméniques comme à Bangui, islamologie, études bibliques, …

Un dominicain peut être prêtre ou un frère coopérateur.

Pour un frère coopérateur, la durée de ses études pendant la formation initiale pourra également être réduite à trois ans de philosophie et/ou de théologie, puis au moins deux ans de formation spécialisée.

Lorsqu’il fallut élaborer une règle de vie pour l’OrMoi, frère (N.), je fais profession et je promets obéissance à Dieu et à la bienheureuse Marie, et [je promets] à toi, frère (N.), prieur de ce couvent, qui représentes le frère (N.), maître de l’Ordre des Prêcheurs, ainsi que ses successeurs, selon la règle de saint Augustin et les Institutions des Frères de l’Ordre des Prêcheurs, que je te serai obéissant, ainsi qu’à tes successeurs, jusqu’à la mort.

(Formule de la profession solennelle à la vie dominicaine.)

Extraits de la Règle de saint Augustin

L’obéissance

Apprendre à vouloir ce que je vis

Façonné par l’obéissance

Obéir c’est écouter

Obéir : Entrer dans le long temps de la prédication

L’obéissance, un vœu pieux ?

Saint Martin de Porrès n’aimait pas désobéir

Extraits de la Règle de saint Augustin

dre naissant, en 1216, les frères dominicains choisirent la règle de saint Augustin, car elle était la plus adaptée à la forme de vie itinérante des frères.

Elle est encore aujourd’hui placée en exergue du Livre des Constitutions et Ordinations de l’Ordre des Frères Prêcheurs. Si elle n’est pas suffisamment détaillée aujourd’hui pour organiser véritablement la vie des frères, elle en donne cependant l’esprit. En voici le préambule : « Avant tout, frères très chers, aimons Dieu, aimons le prochain : ce sont les commandements qui nous sont donnés en premier. »

De l’obéissance

[VII] Obéissez au Supérieur comme à un père, et plus encore au Prêtre qui a la charge de vous tous. Veiller à l’observation de toutes ces prescriptions, ne laisser passer par négligence aucun manquement mais amender et corriger, telle est la charge du Supérieur. Pour ce qui dépasserait ses moyens ou ses forces, qu’il en réfère au Prêtre dont l’autorité sur vous est plus grande.

Quant à celui qui est à votre tête, qu’il ne s’estime pas heureux de dominer au nom de son autorité mais de servir par amour. Que l’honneur, devant vous, lui revienne de la première place ; que la crainte, devant Dieu, le maintienne à vos pieds. Qu’il s’offre à tous comme un modèle de bonnes œuvres. Qu’il reprenne les turbulents, encourage les pusillanimes, soutienne les faibles ; qu’il soit patient à l’égard de tous.

Empressé lui-même à la vie régulière, qu’en se faisant craindre il la maintienne. Et bien que l’un et l’autre soient nécessaires, qu’il recherche auprès de vous l’affection plutôt que la crainte, se rappelant sans cesse que c’est à Dieu qu’il aura à rendre compte de vous.

Quant à vous, par votre obéissance ayez pitié de vous-même sans doute, mais plus encore de lui ; car, parmi vous, plus la place est élevée, plus elle est dangereuse.

De l’observance et de la lecture de cette Règle

[VIII] Puisse le Seigneur vous donner d’observer tout cela avec amour, en êtres épris de beauté spirituelle et dont l’excellence de la vie exhale l’excellent parfum du Christ, non comme des esclaves sous le régime de la loi, mais en hommes libres sous le régime de la grâce.

Que ce livret vous soit comme un miroir pour vous regarder; et de peur que l’oubli n’entraîne des négligences, qu’on vous le lise chaque semaine. Si vous vous trouvez fidèles à l’égard de ce qui est écrit, rendez grâce au Seigneur dispensateur de tout bien. Si par contre quelqu’un se découvre en défaut, qu’il regrette le passé, veille à l’avenir, priant notre Père de lui remettre sa dette et de ne pas le soumettre à la tentation.

« Loin d’être asexué, le regard chaste supporte la distance et respecte l’altérité (qui ne se réduit pas à la différence). Il perçoit le corps comme personnel et expressif avant de le percevoir comme objet de désir. La chasteté est liberté ou, plus précisément, liberté vis-à-vis du désir. La notion de pureté du regard serait à redécouvrir, en lien avec celle de pureté du cœur. »Xavier Lacroix, Le corps de chair, Cerf, 1992

Don de soi au service des autres

par le frère Matthieu Goy, o.p.

L’un des trois conseils évangéliques que suivent les frères dominicains, comme tous les religieux et les autres personnes consacrées, est le vœu de chasteté.

Ce vœu semble le plus difficile et des plus absurdes pour certains mais il apparaît comme le plus important pour d’autres. Des trois vœux, la chasteté est d’ailleurs celui qui pose le plus de problèmes, sans doute à cause de ses implications naturelles et humaines. En effet, la chasteté est contre la nature elle-même, qui consiste pour tout homme et toute femme de pouvoir procréer, de donner la vie à travers le lien de la vie conjugale.

Émettre le vœu public de chasteté, même implicitement (puisque n’est formulé que le vœu d’obéissance), signifie que le religieux décide de renoncer, librement, à offrir son amour dans un lien conjugal. Il le fait à cause d’un bien qu’il estime meilleur que de chercher une quelconque sécurité dans l’intimité conjugale.

On doit affirmer avec sincérité que vivre la chasteté n’est pas du tout facile. En effet, les expériences des uns et des autres révèlent que l’instinct sexuel est toujours très fort et complexe, et qu’il n’existe pas une « sexométrie » pour le contrôler avec exactitude. Par conséquent, la chasteté n’est pas le fruit de nos seules forces physique ou morale, mais de la grâce de Dieu.

Prétendre maîtriser parfaitement sa chasteté voudrait dire qu’on a le réel contrôle de son instinct sexuel. Or, comme nous venons de le souligner, les fluctuations de la vie affective sont ce qui échappe le plus souvent au religieux. Elles se révèlent à n’importe quel moment de la vie et elles n’épargnent personne, plutôt, elles bousculent tout le monde malgré toutes les bonnes résolutions prises. En conséquence, chaque religieux doit avoir la conscience claire du fait que vivre la chasteté est un combat à mener tout au long d’une vie.

Mais la chasteté n’est pas le seul combat à mener, elle est inséparable de la pauvreté et de l’obéissance. Si le religieux fait de la chasteté l’unique objectif de sa vie, en perdant de vue la pauvreté et l’obéissance, il court le risque de ne rien comprendre de ce qu’on appelle vœux de religion. La vraie chasteté se vit en étroite connexion avec les deux autres vœux. Car le Christ, modèle de la vie religieuse, était à la fois chaste, pauvre et obéissant.

Dans ce sens, une vie religieuse chaste se déploie en étroite relation avec les deux autres. Je pense que la chasteté doit nous entraîner à un vrai service des pauvres, dans une disposition de cœur d’enfant, conduits par la volonté de la communauté. Le religieux qui manque la bonne combinaison de ces trois vœux n’attire plus personne.

Que dire de plus ? Loin de moi la prétention d’être spécialiste en la matière, je ne peux donner qu’une petite contribution au sujet qui nous concerne tous.

Ainsi, j’estime qu’une chasteté mature et responsable est celle qui se dénoue de tout souci et se vit non comme une corvée mais comme un don qui ouvre au royaume de Dieu. C’est ainsi que ma chasteté devient une source de joie et de paix dans le service des laissés-pour-compte.

Un frère dominicain disait : Je n’ai pas lu que Jésus ait été moine blanc, ni moine noir, mais pauvre prêcheur, et je veux suivre ses traces.

Histoire de notre pauvreté:

Le chapitre général de Bologne, en 1220, déclara la pauvreté mendiante de l’Ordre. Pas seulement la pauvreté mendiante du prédicateur en voyage, mais la pauvreté mendiante de tout l’Ordre, c’est-à-dire même des couvents. On institua donc la mendicité conventuelle. Tous les jours, deux frères quittent le couvent pour mendier de porte en porte et le couvent se nourrit des aliments obtenus par la quête. Comme le prédicateur en tournée, il attend chaque jour de la Providence ce qu’elle veut bien lui procurer par la charité du quartier.

Dominique fait inscrire dans les premières constitutions des Prêcheurs en quatre mots seulement : possessiones et redditus nullatenus recipiantur, on n’acceptera ni propriété, ni revenus, d’aucune sorte. Il n’est pas non plus question de travail manuel pourtant universel parmi les religieux à l’époque. Travaillez, avait dit l’Écriture, pour une nourriture qui ne périt pas (Jn 6, 21). Que reste-t-il alors pour subsister, sinon l’aumône précaire des fidèles ?

Source : Fr. Marie-Humbert Vicaire, o.p., Dominicains. L’Ordre des Prêcheurs présenté par quelques-uns d’entre eux. Cerf, 1980.

La pauvreté choisie dans un contexte de précarité (par le frère Alain-Francis Ngombe, o.p.)

Porter un témoignage de pauvreté dans la vie religieuse exige de se dépouiller du superflu pour aller à l’essentiel (Mc 6, 7-11). C’est une vie de privations dans laquelle on n’accepte pas de servir l’argent. On se sent léger et les mains libres pour accomplir son devoir de religieux. Car le religieux est surtout quelqu’un qui fait passer, dans sa vie concrète, le Christ avant tout. Il place son capital chez Dieu, convaincu que sur terre il n’est point de bonne cachette pour son trésor.

Ainsi le religieux pauvre place-t-il son trésor dans le ciel (Mt 6, 19-23). Il a tout son regard fixé sur Dieu. C’est ainsi qu’il peut donner à ce monde, où tout se compte et se calcule, un témoignage accrocheur. Il est prompt à faire l’offrande de sa propre vie. Car on ne donne pas à Dieu de simples restes, ce qui est sans valeur. Saint Augustin le dit si bien : si nous sommes généreux avec Dieu, il le sera encore plus avec nous.

Le vœu de pauvreté nous apprend donc à donner avec amour et avec générosité. Que la main gauche ignore ce que fait la main droite (Mt 6, 3) !

Et la formation à la vie religieuse prépare les frères à s’engager au service de la communauté sans attendre une rémunération. Quand on fait quelque chose pour le profit des autres, pour servir le bien commun, cela engendre une joie intérieure, et c’est déjà, en soi, un salaire suffisant. Tout sacrifice consenti et qui contribue à l’édification de la communauté et de notre propre personnalité est d’ailleurs comptable aux yeux de Dieu. Le disciple accepte volontairement la pauvreté, à la suite de Jésus, Lui, le riche devenu pauvre parmi les pauvres (2 Co 8, 9). Elle est une dimension essentielle de sa vie et de sa mission, une des caractéristiques principales de la vie religieuse.

Le disciple pauvre entend ainsi provoquer chez ceux qu’il rencontre des attitudes évangéliques. Il vit avant d’expliquer. C’est pourquoi il se met à la merci des gens que Dieu met sur son chemin afin de montrer que ce n’est pas le prestige matériel ou social qui compte. Il se présente complètement démuni : sans argent, sans sac, sans sandales…les mains vides. Cette vulnérabilité est la preuve que le prêcheur n’a pas la prétention de peser sur la liberté de ceux vers qui il est envoyé. Il est pauvre, donc libre. Il a en mains le sésame ouvre-toi de toutes les portes de l’humanité et du cœur des plus pauvres. Se présenter démuni laisse à l’Évangile de paraître en toute transparence et à ses destinataires de ne point être conditionnés par le poids des richesses de l’ambassadeur du Christ. Le prêcheur pauvre se présente dans une vraie pauvreté dans la mesure où il ne vient pas pour épater, ni impressionner, encore moins pour séduire.

C’est fort de toutes ces valeurs évangéliques que bon nombre de jeunes embrassent encore aujourd’hui la vie consacrée. Ils choisissent la pauvreté religieuse, c’est-à-dire qu’ils n’y sont pas confrontés par hasard.

En Afrique où la situation politique et économique laisse souvent à désirer, la conception de la pauvreté apparaît pourtant souvent incomplète. Le monde extérieur regarde surtout la pauvreté matérielle. Être pauvre dans ce contexte devient synonyme d’être indigent. Ce qui se comprend bien dans la mesure où, dans la société africaine, la pauvreté est une réalité palpable, lisible sur la plupart des visages.

Au fond, l’Afrique est un scandale parce qu’on y meurt de faim alors que le sol regorge des richesses et que les ressources humaines sont à foison. Le riche au pouvoir n’hésite pas à tuer pour mieux s’enrichir ou pour mieux régner. La division au sein de la population est bien nette. Il y a d’un côté des riches et de l’autre des pauvres. Nous sommes en face des conséquences du péché, un péché à la fois collectif et individuel.

D’aucuns penseraient que porter un témoignage de pauvreté dans notre société équivaudrait à adopter la manière d’être et de vivre des pauvres de nos quartiers. Etant donné que la pauvreté africaine n’est pas naturelle, mais la conséquence du manque de charité et de solidarité, se solidariser avec cette pauvreté imposée serait simplement encenser ou consacrer ce scandale. Et il n’est pas question pour nous de faire l’apologie d’une telle forme de pauvreté. Heureusement que la pauvreté matérielle n’est pas le point le plus important de la vie religieuse.

La vie consacrée prend aussi en compte d’autres types de pauvreté à côté de la pauvreté sociale ou matérielle. Le religieux est ainsi conscient qu’il possède un être qui ne lui appartient pas, qu’il l’a reçu de Dieu et continue de le recevoir de Lui. Il n’est qu’une créature limitée (la pauvreté de l’être). Le religieux, en Afrique, comprend notamment que la pauvreté ne veut pas dire « manquer de quelque chose ». La pauvreté sociale ou matérielle est l’illustration du manque de charité et de solidarité. Cette forme de pauvreté, loin d’être un obstacle au vécu et à la pratique du vœu de pauvreté, réclame néanmoins du religieux dominicain des réflexions et des actions.

Dans notre Église d’Afrique le temps des missionnaires expatriés, encore appelés bienfaiteurs, est quasiment révolu. Les sources tarissent un peu partout et même la manne se fait de plus en rare. Pourtant, les prêcheurs africains doivent continuer à parcourir villes et universités pour annoncer l’Évangile. Naturellement, ils ne sauraient le faire le ventre vide et vivant dans des couvents qui sont des quasi boîtes de sardines. Tout le monde est conscient qu’on ne peut plus compter sur l’hospitalité gratuite des premiers siècles de l’Église.

Aujourd’hui plus que jamais la nécessité se fait sentir de trouver des voies pour une réelle prise en charge de nos communautés d’Afrique. Comment réitérer l’exploit des moines bénédictins du Moyen-âge qui ont su travailler à leur autosuffisance ? Que peut faire un frère clerc dominicain qui s’est toujours maintenu dans une situation économique d’éternel assisté ?

Dans notre vicariat d’Afrique équatoriale, les structures en place jusqu’à nos jours habituent encore les frères à presque tout recevoir de la Province pour subvenir aux besoins de première nécessité de nos communautés. Du côté de la formation, très peu de place est laissée à l’esprit d’initiative. L’heure est venue de lutter contre le culte du paternalisme et de la dépendance et d’oser des tentatives de prise en charge. Le seul et vrai atout pour une juste autonomie économique est à l’heure actuelle l’effectif croissant des frères. En effet, notre vicariat est en plein essor vocationnel. Ce sont des ressources humaines indispensables. On gagnerait à diversifier la formation initiale en formant en même temps au travail productif de sorte que cette kyrielle de frères serve à la réalisation de l’autofinancement qu’on appelle de tous nos vœux. La formation économique et professionnelle peut aider à en finir avec la non productivité chronique de nos communautés.

Des frères formés à la gestion rigoureuse et honnête des biens à leur disposition auront alors aux yeux de tous un bon témoignage de pauvreté. Le but est d’arriver à inventer la manière de vivre la pauvreté qui renforcerait la fraternité. Vécue avec cohérence, la pauvreté permet alors de goûter à la vie de Dieu : la charité.

Qui a besoin des pauvres ?

par le frère François Courbeaud, o.p.

Mon attention depuis que je suis dans l’ordre a rapidement porté sur la Pauvreté. Après dix ans dans des conditions de vie précaire pendant la guerre et après, mon entrée dans l’Ordre coïncide avec une reconstruction de l’économie de la France et un mieux être général. Au moment où je prononce le vœu de pauvreté, je n’ai jamais été dans une situation aussi confortable. Paradoxe de l’histoire qui ne cesse alors de m‘interroger. Que faire ? Dans ces premières années de ministère, ma pauvreté effective a consisté à donner ce dont je peux disposer, mon temps, à qui vient me solliciter, ma disponibilité, à qui vient me demander.

Et puis assez rapidement l’insatisfaction s’accroît. Parler de la pauvreté à partir d’une situation de vie assez confortable ne me va plus. C’est alors que la vie vient me rejoindre.

Un jeune avocat de retour d’un séjour à l’Arche de Trosly vient me trouver et me dit qu’il faudrait fonder quelque chose de semblable à Strasbourg. Je suis partant immédiatement. S’adjoint à nous un ami du couvent, directeur de l’Ecole d’éducateurs. A nous trois nous montons l’Association Clair de Terre qui accueille en foyer, avec des bénévoles, trois puis six personnes déficientes mentales ou malades mentales, Temps béni pour moi d’autant que je trouve un travail de psychologue dans deux structures : un CAT pour l’aide par le travail et un foyer d’enfants placés par le juge. .Et me voilà pour des années en contact avec la pauvreté. Un triptyque: déficience mentale, maladie mentale, misère matérielle et affective. J’apprends comment l’une engendre l’autre. Accompagnant des personnes pendant 16 ans, leur « misère » m’est présente. L’aumônerie de la prison prolongera neuf ans cette situation. Je ne veux pas parler ici des formes, des causes, du retentissement de ces situations de pauvreté. Je me contenterai de dire quelques mots sur l’incidence qu’elles ont eue sur ma vie.

Je découvre en premier lieu que je ne peux pas partager ces pauvretés : j’ai un savoir, une prise sur ma psychologie, une sécurité matérielle, affective qui me permettent une analyse des situations et une capacité d’action sur ma vie. Je peux accompagner, être proche, mais je n’en serai pas. Le faut-il d’ailleurs ! Cette présence patiente et à longue durée sinon auprès des personnes qui peuvent passer et poursuivre leur vie, mais au moins des lieux de pauvreté signifie déjà leur importance. Le premier geste est de donner à chacun sa dignité. Puis je découvre que ces personnes ne sont pas responsables (tout au moins entièrement) de leur condition de vie. Elles l’ont le plus souvent reçu de leurs parents et de leur milieu. Et il en est de même pour moi de ma situation. Ma prière en est imprégnée et je dois rendre grâces de ce que j’ai reçu tout en présentant à Dieu ces situations parfois très critiques. La Prière à partir de la détresse. Pour ces foules qui cherchent un salut.

Et puis, de leur compagnie, j’ai beaucoup reçu, j’ai été provoqué par leur comportement et leurs demandes. Déjà le vernis artificiel des codes de civilité n’a plus cours. J’ai appris à recevoir les paroles directes d’approbation et de critique, les gants restant dans le tiroir. Ce que l’on pense est dit sans détour. De plus toute parole ayant une forme de promesse doit être prise à la lettre et honorée. Y faillir est perçu comme un manque d’intérêt, une forme d’abandon, une marque de mépris que l’on peut se permettre parce qu’ils seraient faibles. J’ai été témoin aussi de gestes de générosité, de solidarité, inattendues et exceptionnelles, qui donnent à réfléchir et à imiter. La fidélité a aussi une grande importance. Ayant peu de personnes sur qui compter, celle qui s’est approchée est investie. Durer avec eux devient source de vie pour eux. Enfin l’oreille attentive permet de s’exprimer, de situer la souffrance, et de l’apprivoiser lorsqu’elle ne peut être supprimée. Le drame des pauvres, c’est que personne n’a besoin d’eux.

Tout cela invite à entrer dans la souffrance du monde portée spécialement par quelques uns des enfants de Dieu. Attention à ne pas former une prière de riche, celle qui présente à Dieu la souffrance et passe son chemin sans changer sa vie. Il faut avoir une prière de pauvre,, celle qui s’implique dans la souffrance et le péché, celle qui pleure sur ses limites et ses impuissances et demande à Dieu l’inspiration d’une solution, une prière de confiance envers quelqu’un que l’on ne connaît pas beaucoup mais que l’on sait secourable (à la façon dont le pauvre fait confiance en celui qui vient à lui mais qu’il connaît peu), une prière d’attente de la main tendue faite d’ espérance et de confiance. Bref, rien de bien extraordinaire, mais encore faut-il y être attentif et le faire.

Tout cela pour moi est éclairé par les quelques versets de l’Épitre aux Philippiens : « Lui qui était de condition divine, n’a pas retenu commun privilège le rang qui l’égalait à Dieu… » (Phil. 2,6-11). Ne pas garder comme un privilège la situation de vie que nous avons reçue de Dieu, mais la mettre en phase avec la misère du monde portée par Jésus en Croix.

Voici des propositions de réponses à quelques-unes des questions que l’on peut se poser lorsque l’on pense à une éventuelle vocation religieuse.

1) Je n’ai pas bon caractère. Puis-je néanmoins rejoindre l’Ordre ?

Tout dépend de ce que vous appelez « mauvais caractère » ! Les religieux, comme tout le monde, ne sont pas des gens parfaits, et il n’y a pas de « caractère idéal ». Mais il faut être prêt à vivre avec d’autres, à estimer leurs qualités, à ne pas obliger tout le monde à subir ses sautes d’humeurs. Par-dessus tout, être prêt à changer !

2) Si je déteste quelqu’un, dois-je nécessairement vivre avec lui ?

On ne vit pas dans une communauté avec des gens que l’on choisit. Aussi, il y a des chances (oui, des chances !), pour que vous ne soyez pas spontanément en affinité avec tout le monde. Quant à « détester » quelqu’un, encore faudrait-il savoir pourquoi. Et, même s’il n’était pas dans la même communauté que vous, il restera un frère pour vous : peut-on tranquillement accepter de détester ceux dont on choisit d’être des frères ?

3) Je Dois-je vendre tous mes biens avant d’entrer ?

Non, pas avant d’entrer. En effet, il y a d’abord une année de noviciat, puis au moins trois années d’engagement temporaire. Pendant ce temps, un frère n’a pas le droit de gérer lui-même ses biens, mais il n’a pas non plus le droit de les aliéner : on lui demande donc d’en confier la gestion à quelqu’un d’autre. C’est une manière de respecter la liberté du discernement.

4) Y a-t-il des communautés mixtes ?

Non, dans l’Ordre il n’y a pas ce type de communauté, sauf de manière exceptionnelle. Dans l’Ordre, des sœurs moniales (restant dans le même monastère), ou de vie apostolique (qui vivent en couvent, et changent de lieu) et des laïcs mariés ou célibataires. Des collaborations existent entre nous, mais sans faire le choix d’une même communauté.

5) Je ne sais pas prier

La tradition de la prière commune, ainsi que la vie d’oraison à laquelle notre Ordre nous conduit, seront une école pour vous. Mais on demande finalement toujours à Celui qui, seul, sait prier, le Christ lui-même, de nous apprendre.

6) Je chante faux

Très peu de personnes chantent vraiment faux. C’est pourquoi, puisque nous aimons la prière liturgique chantée au chœur, il vous sera demandé d’apprendre à chanter, au moins un peu pour vous joindre au chœur des frères. Mais ce n’est pas alors pour faire des prouesses artistiques, simplement pour chanter les offices avec les frères. Presque tout le monde y arrive très bien, et avec plaisir !

7) Je n’aime pas beaucoup me déplacer

À la différence des moines nous ne faisons pas profession de stabilité. La vie dominicaine demande des déplacements : aller rencontrer des gens, changer de couvent, parfois même changer de pays pour rejoindre d’autres cultures. On parle souvent de « 1’itinérance apostolique » de saint Dominique : un frère prêcheur ne peut pas vouloir rester casanier.

8) Est-il possible de développer ses dons artistiques ?

Oui, l’histoire de l’Ordre en donne plusieurs exemples, même si tous les frères un peu doués dans le domaine de l’art ne sont pas Fra Angelico ! L’Ordre aime bien promouvoir les dons de chacun, dans la mesure où ces dons peuvent l’épanouir, et aider à la mission. Mais, dans le domaine de l’art comme dans les autres domaines où les frères sont spécialisés, l’Ordre ne propose à personne de faire une carrière personnelle.

9) Je n’ai pas beaucoup d’esprit pratique : est-ce possible de vivre en communauté ?

Tout le monde n’est pas un bricoleur de génie, mais l’important est d’apporter sa contribution pour que la communauté « habite » vraiment sa maison. Entre le ménage, le bricolage, le jardin, la cuisine, la vaisselle, la gestion… chacun a bien des chances de trouver comment apporter sa part. Et chacun aura aussi à se former pour telle ou telle tâche pratique… comme dans la vie « de tout le monde » !

10) Puis-je garder des liens avec ma famille et mes amis ?

Oui, bien sûr. Les liens familiaux et amicaux sont importants. L’année du noviciat est cependant une année où l’on demande aux frères de rester à distance de ses relations antérieures. Évidemment il y a, du fait du choix de la vie religieuse, des changements dans la manière de développer ces relations, puisque nous choisissons de donner priorité non pas à notre famille ni à nos amis mais plutôt à notre vie avec les frères et pour la mission de l’Ordre.

11) J’aime et je veux suivre le Christ à la suite de saint Dominique mais je ne suis pas prêt à m’engager dans la vie religieuse.

Le souci du salut de notre monde n’est pas seulement porté par les frères, mais par toute la famille dominicaine qui comprend aussi les moniales, les sœurs apostoliques et les laïcs dominicains (voir lexique).

12) Je n’ai pas fait d’étude de philo ni de théologie, est-ce un handicap ?

L’étude dominicaine ne se caractérise pas d’abord par un niveau d’études mais par le désir de mieux connaître et servir la parole avec les outils appropriés. La philosophie et la théologie ne sont pas si ésotériques que ça et le point de départ de la formation consiste justement à acquérir les outils nécessaires pour aborder ces matières.

13) Les études peuvent-elles comprendre une spécialisation professionnelle ?

Si dans un domaine professionnel particulier, en accord avec ses supérieurs, un frère peut trouver une manière un peu originale ou inhabituelle de prêcher, oui une spécialisation professionnelle peut être envisagée.

14) Je ne me sens pas capable de longues études, est-ce un problème ?

L’Ordre demande au frère le maximum de ce qu’il peut donner, mais pas plus qu’il ne peut.

15) J’ai déjà de longues études de philosophie (ou de théologie) derrière moi, dois-je tout recommencer ?

Dans ta formation, s’il ne te faudra pas repartir de zéro, tu auras à apprendre à entrer dans l’étude, telle qu’elle est vécue par les frères : ouverte aux questions du monde, portée communautairement.

16) Faut-il avoir fait une préparation particulière avant d’entrer au noviciat ?

Il y a un âge requis pour pouvoir être admis au noviciat (18 ans), mais pas de formation particulière. Actuellement l’usage est, en général, que les frères aient déjà entamé ou achevé un cursus de formation laïc.

17) Je suis déjà prêtre je n’ai pas besoin de refaire des études…

Même si tu es déjà prêtre, parce que tu auras demandé la miséricorde des frères, comme tout ceux qui rejoignent l’Ordre de saint Dominique, tu devras apprendre comment devenir frère, pour accorder, à ton tour, cette miséricorde à tes frères.

18) Est-ce qu’on peut prêcher sans être prêtre ?

La prédication au sens large est d’abord le témoignage d’une vie, par les actes et par les paroles. Cependant, l’homélie pendant l’Eucharistie relève de la responsabilité des ministres ordonnés (diacres et prêtres).

19) Est-ce que la prédication de l’Évangile à besoin de mes compétences professionnelles ?

Il n’y a pas, a priori, de compétence qui ne puisse être mise au service de l’annonce de la Bonne Nouvelle. Tout dépend de la cohérence qui peut se manifester entre ces compétences et la prédication.

20) Est-ce qu’un frère non ordonné participe aux décisions de la vie commune ? Est-ce que sa voix compte ?

Frères, nous le sommes à partir du moment où nous recevons l’habit. À ce titre nous participons à la vie commune et chacun peut donner son avis. À partir de la profession solennelle, la voix de chacun compte de la même manière lorsque des décisions sont soumises au vote.

21) Dans un ordre clérical comme l’ordre dominicain, peut-on être heureux et servir comme « simple frère » ?

Bien sûr ! Un frère non ordonné n’est pas un « sous-frère ». Pour tous les frères, porter le souci du salut du monde, en commençant par soi et la communauté, est source de vie, de liberté, de communion et donc de joie.

22) Prêtre = célibataire ?

En faisant vœu de chasteté dans sa profession religieuse, le frère s’est déjà engagé au célibat. Au moment de l’ordination diaconale puis de l’ordination presbytérale, il confirme cet engagement. L’Église catholique romaine a en effet choisi de n’appeler aux ministères que des hommes qui acceptent librement de rester célibataires.

23) Je vais être prêtre, quelle sera ma formation ?

Au cours des années d’études, les frères reçoivent une formation spirituelle qui passe par une pratique régulière (prière, liturgie et célébration des sacrements) ; une formation intellectuelle (théologie, Bible, histoire de l’Église, philosophie, etc.) ; une formation humaine, et un apprentissage de la rencontre avec l’autre, à travers diverses expériences apostoliques et pastorales. Des examens et une évaluation viennent valider cette formation.

24) Je veux bien être prêtre mais pas devenir curé de paroisse.

La vocation d’un frère prêcheur n’est pas celle d’un prêtre diocésain. Le ministère presbytéral s’exerce pour lui de bien des manières et dans bien des lieux sans qu’il soit attaché à une seule communauté de fidèles ou à une paroisse. Dans sa communauté d’abord, mais aussi partout où les sacrements accompagnent sa prédication. Cependant, la réalité ecclésiale nous invite souvent à soutenir l’effort des diocèses.

25) Faut-il apprendre le latin pour devenir prêtre ?

L’apprentissage d’un minimum de vocabulaire grec et latin est fort utile si on ne veut pas, par exemple, confondre un Kyrie et un Sanctus au cours d’une célébration. Les plus motivés peuvent apprendre bien plus. Même si elle est encouragée dans le cadre d’études théologiques poussées, la pratique du latin n’est plus indispensable pour exercer le ministère presbytéral. Deo gratias.

Voici quelques définitions de termes peu courants dans le langage quotidien, mais très utiles pour bien comprendre la vie religieuse dominicaine!

Regardants : sont ainsi désignés les hommes qui sont intéressés par un projet de vie comme dominicain, qui « regardent » du côté de la vie religieuse, mais qui ont encore à le vérifier en rencontrant différents dominicains.

Postulants : sont ainsi désignés les hommes qui sont intéressés par un projet de vie comme dominicain, et qui sont en vérification de ce projet par eux-même où par le responsable des postulants d’une communauté donnée. Cette période deure au moins deux (2) ans dans notre entité.

Pré-noviciat : c’est une introduction aux différentes études que le frère entreprendra après le noviciat (étude de la Bible, initiation à la liturgie, à l’histoire, à la philosophie, à la théologie).

Noviciat : c’est la première étape dans le processus d’intégration de la vie religieuse. Dans notre entité, il dure une année. C’est le temps « d’incubation » de la vie religieuse pendant lequel le frère novice et la communauté du noviciat évaluent si ce projet de vie est viable et bénéfique pour chacun d’eux.

Père Maître : il est le référent principal du novice ou du frère en formation initiale.

S’il est père maître des novices, il sera chargé d’accompagner et de former le frère pendant l’année de noviciat.

S’il est père maître des étudiants, il sera chargé d’accompagner et de former le frère pendant les années de formation initiale.

Théologie : Dieu ( théos en grec) et parole (logos). Parole de Dieu, parler de Dieu, etc. La théologie est l’étude de questions religieuses fondée principalement sur les textes sacrés et la tradition.

(Frère) coopérateur : anciennement appelé « convers », le frère coopérateur est un frère qui décide de consacrer sa vie à la mission de l’Ordre pour témoigner auprès des hommes de son temps que l’Évangile est effectivement une bonne nouvelle. Sa prédication sera portée par le témoignage de sa vie, par son souci de chacun, dans des activités profanes ou religieuses.

(Frère) clerc : le frère clerc est un frère qui décide de consacrer sa vie à la mission de l’Ordre pour témoigner auprès des hommes de son temps que l’Évangile est effectivement une bonne nouvelle. Ordonné prêtre, sa prédication sera portée par les sacrements.

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